mardi 2 juin 2009

Journée cartes postales à Cala Mago

Une journée pour décompresser et pour penser à ceux qui sont en france. Matinée tranquille à chercher les moins pires cartes postales de Palmanova, univers où le kitsch est omniprésent. Les cartes postales moches et les souvenirs made in china sont légion dans les baléares. A Ibiza, c'était pareil!

Nous décidons de nous atteler à nos travaux d'écriture dans un endroit sympa, une petite plage trouvée par hasard sur internet. Elle est sensée être peu connue et pas loin de notre lieu de vacances. Cette plage inespérée qui nous accueillera plusieurs fois durant notre séjour, c'est la Cala Mago. L'accès est simple. Il faut se diriger vers le parc nautique de magalluf, puis continuer la route et prendre à gauche là où elle se divise. On passe ainsi à travers le golf puis dans la pinède jusqu'au panneau indiquant la cal del Mago. C'est simple, on a trouvé tout de suite.

Le site comprend 4 plages ou criques de sable blond. Toutes sont reliées par un sentier côtier offrant de superbes vues sur les eaux bleues et sur les yachts qui y mouillent durant la journée. Ca renforce l'effet carte postale. J'y ai d'ailleurs vu de très beaux voiliers.

Nous y écrivons quelques cartes postales, mais l'envie de dé
couvrir les environs est plus forte, et me voila parti le long de la falaise, avec pour but l'exploration de 3 grandes cavernes creusées par l'homme et visibles au fond de la baie.

Je passe d'abord par un paysage lunaire dessiné par l'érosion de la falaise.

Je traverse ensuite les deux autres plages qui jouxtent la notre. Chacune semble avoir ses habitués. Je ne sais pourquoi untel choisira telle ou telle plage. Il semble y avoir celle des familles, celle des jeunes, celle des moins jeunes. Bref à Cala Mago, a chacun sa plage.



Arrivé aux grottes, je suis étonné de trouver dans la première cavité profonde comme un terrain de tennis, toute une ribambelle de squatters ayant créé comme un village de toiles de tente.
Ils ne resteront que quelques jours mais laisseront les lieux dans
un état déplorable.

Toutefois, mon retour dans cette grotte me permettra de découvrir qu'il s'agit en fait d'un lieu de culte creusé peut-être durant l'inquisition par des religieux pourchassés... on y voit un autel et des bas reliefs reprenant ceux de la cathédrale de majorque...
Les grottes à cet endroit sont creusées par les hommes. Mais il y'a de nombreuses grottes naturelles tout le long des côtes majorquines.

Chantal me rejoint pour une petite ballade le long de la falaise. Le paysage est sympa avec la vue constante sur la mer. Le sentier est bien marqué et nous nous arrêtons au bout d'un petit kilometre, non sans
nous jurer qu'une journée prochaine sera consacrée à une petite rando le long des falaises du cap del Toro.



Avec tout ça, je ne finirai les cartes postales que le soir au bar "La Terraza" qui surplombe la plage de Palmanova et qui vous compte facilement un Perrier à 2.50 plutôt qu'un Ice Tea à 1.90!





Heureusement que Chantal veille au grain sur la cagnotte!



Le soir, pour remplacer la micro animation de notre hotel, passage par le zoo de magaluf, aux effluves de bière et aux faux airs de place de Clichy. Mais celles qui aguichent ici ne doivent pas en tirer grand profit: au mieux une bonne migraine le lendemain, et au pire, un gosse!

Je me demande d'ailleurs si beaucoup des grands gaillards avinés que nous cotoierons là-bas n'ont pas eux-même été conçus dans ces lieux-ci où, tels les Saumons mais en beaucoup moins classe, il reviendraient instinctivement frayer aujourd'hui...

Mystère!

dimanche 31 mai 2009

Alcudia et marche sur le Cap des Pinar

Alcùdia est l'ancienne ville principale de Majorque, au temps où le commerce maritime fonctionnait à plein.

Nous faisons la route d'une traite. C'est assez monotone, mais l'avantage est le temps gagné par les longues routes rectilignes tracées récemment. Dès l'arrivée à Alcùdia, j'essaie de rechercher des informations sur les itinéraires de ballades à pieds. La préparation duvoyage avec le Routard et Internet ne m'avaient pas permis de trouver beaucoup d'informations sur ce point.

Nous suivons donc les panneaux "Tourist
information" et comprenons que cette ville est un petit bijou historique. Cernée de remparts encore visible et dont une partie est réhabilitée, sont plan est celui des anciennes villes riches du moyen-âge du type Provins, pour ceux qui connaissent.

Nous prenons le temps de visiter au hasard des ruelles ce témoin inattendu du patrimoine culturel Majorquin et récoltons au passage des infos sur les circuits de rando sur le cap.

L'après midi sera en effet consacré à la ballade à pieds, avec pour but la plage Des Coll baix. toujours cette fâcheuse habitude d'aller se tremper dans les eaux des les plus belles plages que nous pouvons trouver!

Nous laissons la voiture sur le parking d'une résidence (relative sécurité, car sur bon nombre de parkings isolés, on trouve des débris de vitres sur le sol...) et nous voila partis pour 15 Km aller-retour sous une forte chaleur mais sur un circuit facile et bien balisé.

Le chemin commence par des pinèdes, le long de murs en
pierre sèche représentatifs des paysages de campagne des Baléares (Idem à Ibiza). Puis un bon bout sur de petites routes goudronnées.


Ensuite, c'est du chemin de terre qui passe d'abord le long d'un golf (de nombreux terrains de golf font de Majorque un lieu
incontournable pour les passionnés), puis dans une forêt de pins. Après 7 km, nous arrivons envue du sentier qui descend à la plage.

Il faut encore marcher une bonne vingtaine de minutes pour se rapprocher du niveau de la mer, à une 50aine de mètres en dessous, puis passer des rochers pour arriver sur la plage d'Es Coll Baix, très encaissée sous la falaise. Prévoir de l'eau, un en cas, une trousse de 1ers soins (que j'ai toujours) et le portable, car vu l'emplacement, si blessure ou malaise il y a, la remontée peut s'avérérer impossible. Toujours avoir à l'esprit qu'on peut aussi avoir à porter assistance à quelqu'un de moins bien équipé.

Nous croiserons d'ailleurs des allemandes en crocs, ces fameuses chaussures tout terrain, et même en claquettes à talons! No comment, ça va avec le reste.

Nous prenons le temps de ne rien faire sur cette plage de gravier aux eaux turquoise mais agitées (donc fraîches), avant de faire le chemin inverse. Soit dit en passant, les 9/10èmes de ce trajet peuvent tout aussi bien être faits en voiture. Nous voulions marcher, nous avons marché! Mais pour ceux qui veulent voir la plage sans y passer la journée, dirigez vous vers le golf et suivez le balisage du chemin de randonnée... en voiture!

Retour à la voiture vers 17h30, bien calmés! Sur le retour, au niveau de Pont d'Inca, à une
dizaine de Km de Palma, arrêt courses au supermarché AlCampo, traduction littérale de Auchan. Même enseigne, même logo! Sur place, il y'a aussi un Décathlon pour ceux que ça intéresse. dans le magasin, le rayon salaison fait bien 30m de long, avec ses jambons qui pendent, ses chorizos et bien sûr ses soubressades! Nous y achetons des fraises que nous mangerons tranquilles le soir sur la plage en face de l'hôtel. Ce sont les petits plaisirs qui font les bonnes vacances!

vendredi 29 mai 2009

La route côtière depuis Esporles jusqu'à Andratx

Voila pour la matinée. Nous finissons la journée par une ballade le long de la route côtière située dans le massif montagneux de la côte ouest. Depuis Palma, route pour Esporles puis panorama non stop le long d'une route creusée à flanc de montagne. Sur cette côte, les massifs calcaires s'élèvent en une succession de pics acérés depuis la mer. Les plages sont de petites criques aux eaux souvent bleues.

Visite de Banyalbufar et descente jusqu'à sa "plage". Une rivière finit en chute d'eau dans la baie, donnant une couleur verdâtre à l'eau de mer toujours bleue. Je défie quiconque d'avoir envie d'y passer l'après midi...


Ensuite, Estellencs est un joli village où il fait bon s'arrêter (hors saison, sinon impossible de se garer!) pour boire un café. Une jolie étape le long de cette route sinueuse et dangereuse où le vide est le moindre des périls. Le passage étroit dans les villages, les bus et les touristes comme moi rajoutent à la difficulté de l'expédition!

Au passage, nous nous arrêtons pour visiter l'une des nombreuses tours de guet présentes sur toute la côte de l'île. Vestige d'un passé où l'on annonçait l'arrivée d'envahisseurs par des feux, certaines de ces tours se visitent. celle-ci est bien aménagée, malgré un passage étroit à l'intérieur. D'autres, comme celle du cap Formentor (péninsule du nord), ont un accès plus périlleux.

Nous terminons par un stop à Andrax et son port de plaisance, un
petit St Tropez factice mais qui plaît aux riches propriétaires de bateaux. Je pense qu'à un certain niveau de vie, on se moque de trouver un peu de culture et d'identité locale. Les seuls repères que constituent des marques comme Gucci, Versace ou Polo Ralph Lauren doivent suffire à rassurer les riches plaisanciers. Payer à prix d'or une bulle qui nous préserve de la triste (mais vraie) réalité des choses... Comment ne pas se rendre compte qu'on vit dans l'erreur... bref!

Cette première journée se terminera comme la plupart des soirs de ces 15 jours, par une ballade à pieds le long de la mer jusqu'à Magaluff. On comprend alors peu à peu où nous sommes tombés! Un kilomètre à pied nous sépare d'une enclave germanique où se côtoient les pires travers de l'espèce humaine, si tant est que ces teutons-là en fassent partie!

Pour faire simple, je dirais seulement que les clichés existent et qu'ils sont rédhibitoires pour des gens à peu près sains de corps et d'esprit. Des groupes de gros gars rotant descendent leurs bières tandis que passent dans la rue des filles à peine habillées et à peine majeures.
Les uns lorgnent, les autres tentent de descendre un peu ce qui leur sert de jupe et qui dévoile la totalité de leurs gambettes, sinon plus.
On rajoute à ça, le bruit, l'odeur de gras, la malbouffe partout et les néons et je pense qu'on touche là au degré zéro de l'humain.
Nous y sommes pourtant retourné chaque soir, un peu par voyeurisme et aussi parce que l'animation Neckermann purement allemande de notre hôtel était inintéressante. A Magaluff, nous étions transportés ailleurs, plus proches du "Port d'Amsterdam" de Jacques Brel que d'une destination méditerranéenne. Avis aux amateurs!

Visite de PALMA de Majorque, et hospitalité Majorquine

Dès le début de notre séjour à Majorque, nous partons visiter la ville principale, PALMA. Il faut savoir que l'ancienne "capitale" de l'île est Alcudia, située dans nord et sur laquelle nous reviendrons dans un autre article.

La veille, nous sommes arrivés sous la pluie dans notre charmant petit lieu de résidence: Palmanova. C'est un complexe touristique comme seule l'Espagne sait les créer, en béton et désordonné dans son expansion, comme en témoigne la vue sur l'hotel voisin que nous avions.

Un bémol cependant: Je ne critique pas les conditions d'hébergement ni la nourriture simpliste de l'hôtel, car je m'y attendais. En effet, pour 730€ par personne (15 jours en demi-pension en 3* + vols depuis Genève + location de voiture pour tout le séjour) je ne m'attendais pas à mieux. Les point "négatifs" ne sont que des constatations faites in-situ.

Donc, Palmanova sous la pluie est à éviter totalement, tout comme Magaluf, sa voisine sur laquelle je consacrerai un article complet. Par chance, la suite du séjour, s'est passée sous le soleil avec quelques nuages de temps en temps. La trempette était parfois délicate puisque nous
 sommes partis courant mai, pourtant, avec un peu de volonté, on finit par prendre plaisir à nager dans les eaux turquoises des plages Majorquines.


Une première chose pour ceux qui comptent louer un véhicule et qui, comme nous, ne veulent pas payer de parking. Pour aller à palma, passer par la route maritime et prendre la deuxième à gauche (panneaux Mercadona) direction "TENNIS CLUB".  Ce quartier est résidentiel et assez excentré pour ne pas comporter de places payantes. Nous avons utilisé ce bon plan pour toutes nos visites à PALMA, sans souci. Ceci m'a d'ailleurs été confirmé par une habitante du quartier. De là, on est à 5mn à pieds du centre touristique.

Depuis le stationnement, il est intéressant de se diriger vers le sud est pour aller dans le vieux quartier des moulins qui surplombe le port. Il y'a beaucoup de moulins sur l'île de Majorque, et il y'en a encore quelques uns en pleine ville de palma. Un petit musée très général se trouve d'ailleurs au pied de l'un de ceux qui dominent la baie.

Ce quartier est ancien et pittorsque et ses ruelles pavées permettent de se rapprocher tranquillement de la cathédrale sans avoir à subir le bruit et la 
pollution du trafic. On arrive ensuite aux remparts imposants qui bordent le port et qui abritent aujourd'hui le musée d'art moderne de PALMA. J'ai omis de préciser que cette ville présente un bon niveau de vie et qu'elle est très propre. Ca parait étonnant pour une île méditerranéenne, mais c'est pourtant vrai et c'est peut-être en partie dû à la présence allemande sur le territoire Majorquin. Nous y reviendrons car c'est une "gros" sujet, lourd et plein d'huile de friture...

Comme on peut le voir sur cette photo, les remparts mènent directement
 à la cathédrale qu'il nous tarde de visiter. Juste avant, un détour par un jardin très frais et ombragé où trône un mobile de Calder (musée d'art moderne juste à côté, donc...).

Un peu plus loin, un homme peu superstitieux et manifestement dans le besoin drague le fond d'un bassin avec ses pieds, plus à la recherche de pièces que de poissons, j'imagine...




La cathédrale est imposante. Extérieurement, sa couleur et ses dimensions surprennent.
 L'intérieur est cependant très froid et gris. Les tableaux et retables ne sont pas mis en valeur et il faut se désoler de la présence dans une chapelle d'un décors recouvrant tous les murs,
comme un épais manteau de guimauve du plus mauvais goût, réalisé par un artiste Gaudiesque, digne disciple de son maître (Gaudi) dans l'art de l'incongruité.


En plus de cette gangue artistiquement  dégoûtante, il faut aussi noter la présence d'une horloge à l'intérieur de l'édifice religieux. Je ne sais pas si Jésus avait une montre, ou même si la notion de temps lui importait. L'édifice se visite donc ici moyennant finance: 4€ par personne pour l'intérieur de l'église + le cloître (son puits et ses herbes folles...) + le trésor où trône fièrement un ostensoir vide et des fac-similés de parchemins.


Il y'a enfin une salle contenant plusieurs ostensoirs et leurs reliques de Saints oubliés, ainsi qu'un fragment assez important de la vraie croix (Veracruz) devant lequel les vieilles femmes s'inclinent, visiblement très émues, alors que les plus jeunes observent l'objet d'un oeil dubitatif et incrédule. Visiblement, notre siècle va compter de plus en plus de disciples de St Thomas. En serais-je?

Après ces 4€ de visite, prix qui s'avèrera être l'un des moindres que nous paierons pour visiter les rares curiosités de Majorque, nous nous perdons volontairement au hasard des ruelles du quartier ancien de la ville. Déjeuner dans un petit restaurant aux spécialités méridionales cuisinant des légumes bio. Une bonne initiative toute à l'honneur de cette enseigne dont j'ai oublié le nom: la culture des légumes et leur récolte sont assurés par une majorité de travailleurs handicapés.
Les plats sont de bonne qualité et nous semblent peu chers. nous pensons en avoir pour une dizaine d'euros pour deux, mais c'est sans compter la surprise finale: la carafe d'eau, le pain et les olives qu'on nous a apporté en plus, et qui sont payants!

L'art du commerce à la Majorquine: Rien ne se perd, rien ne se crée, tout s'achète!

J'aurai malheureusement pas mal de critiques à formuler sur l'art de recevoir l'étranger (non allemand!) à Majorque. Ceci fera l'objet d'un autre article, dans la droite ligne de George Sand (Un hiver à Majorque).

Un détour par le marché couvert nous donne, une fois de plus, une 
idée du niveau de vie des habitants de la ville. Poissons et viandes, salaisons nombreuses (dont la soubressade ici représentée...) et légumes variés, tout y est bien rangé et de très belle qualité.... mais tout ceci se paie!


Nous avons tourné un moment avant de trouver un bar à tapas. J'ai pu remarquer que, malgré leurs appartenances ibériques, les Majorquins étaient trop fiers pour vivre à l'espagnole. Il en résulte un phénomène étrange consistant à saborder sa propre culture pour des raisons de chauvinisme insensées. Ceci aboutit à une sorte de non identité locale où les pizzas et les hamburgers frites supplantent la paëlla, les tapas et autres spécialités trop espagnoles pour êtres Majorquines.

Le touriste devra se contenter de SA bouffe, ou plutôt de la bouffe des allemands qui se moquent de bien manger tant qu'ils ont un verre plein. En lisant George Sand, ce que j'ai fait, on comprend mieux l'état d'esprit présidant à la manière dont les Majorquins tolèrent l'étranger. La devise pourrait être: "Sois riche et tais-toi!"