Dès le début de notre séjour à Majorque, nous partons visiter la ville principale, PALMA. Il faut savoir que l'ancienne "capitale" de l'île est Alcudia, située dans nord et sur laquelle nous reviendrons dans un autre article.
La veille, nous sommes arrivés sous la pluie dans notre charmant petit lieu de résidence: Palmanova. C'est un complexe touristique comme seule l'Espagne sait les créer, en béton et désordonné dans son expansion, comme en témoigne la vue sur l'hotel voisin que nous avions.
Un bémol cependant: Je ne critique pas les conditions d'hébergement ni la nourriture simpliste de l'hôtel, car je m'y attendais. En effet, pour 730€ par personne (15 jours en demi-pension en 3* + vols depuis Genève + location de voiture pour tout le séjour) je ne m'attendais pas à mieux. Les point "négatifs" ne sont que des constatations faites in-situ.
Donc, Palmanova sous la pluie est à éviter totalement, tout comme Magaluf, sa voisine sur laquelle je consacrerai un article complet. Par chance, la suite du séjour, s'est passée sous le soleil avec quelques nuages de temps en temps. La trempette était parfois délicate puisque nous
sommes partis courant mai, pourtant, avec un peu de volonté, on finit par prendre plaisir à nager dans les eaux turquoises des plages Majorquines.
Une première chose pour ceux qui comptent louer un véhicule et qui, comme nous, ne veulent pas payer de parking. Pour aller à palma, passer par la route maritime et prendre la deuxième à gauche (panneaux Mercadona) direction "TENNIS CLUB". Ce quartier est résidentiel et assez excentré pour ne pas comporter de places payantes. Nous avons utilisé ce bon plan pour toutes nos visites à PALMA, sans souci. Ceci m'a d'ailleurs été confirmé par une habitante du quartier. De là, on est à 5mn à pieds du centre touristique.
Depuis le stationnement, il est intéressant de se diriger vers le sud est pour aller dans le vieux quartier des moulins qui surplombe le port. Il y'a beaucoup de moulins sur l'île de Majorque, et il y'en a encore quelques uns en pleine ville de palma. Un petit musée très général se trouve d'ailleurs au pied de l'un de ceux qui dominent la baie.
Ce quartier est ancien et pittorsque et ses ruelles pavées permettent de se rapprocher tranquillement de la cathédrale sans avoir à subir le bruit et la
pollution du trafic. On arrive ensuite aux remparts imposants qui bordent le port et qui abritent aujourd'hui le musée d'art moderne de PALMA. J'ai omis de préciser que cette ville présente un bon niveau de vie et qu'elle est très propre. Ca parait étonnant pour une île méditerranéenne, mais c'est pourtant vrai et c'est peut-être en partie dû à la présence allemande sur le territoire Majorquin. Nous y reviendrons car c'est une "gros" sujet, lourd et plein d'huile de friture...
Comme on peut le voir sur cette photo, les remparts mènent directement
à la cathédrale qu'il nous tarde de visiter. Juste avant, un détour par un jardin très frais et ombragé où trône un mobile de Calder (musée d'art moderne juste à côté, donc...).
Un peu plus loin, un homme peu superstitieux et manifestement dans le besoin drague le fond d'un bassin avec ses pieds, plus à la recherche de pièces que de poissons, j'imagine...
La cathédrale est imposante. Extérieurement, sa couleur et ses dimensions surprennent.
L'intérieur est cependant très froid et gris. Les tableaux et retables ne sont pas mis en valeur et il faut se désoler de la présence dans une chapelle d'un décors recouvrant tous les murs,
comme un épais manteau de guimauve du plus mauvais goût, réalisé par un artiste Gaudiesque, digne disciple de son maître (Gaudi) dans l'art de l'incongruité.
En plus de cette gangue artistiquement dégoûtante, il faut aussi noter la présence d'une horloge à l'intérieur de l'édifice religieux. Je ne sais pas si Jésus avait une montre, ou même si la notion de temps lui importait. L'édifice se visite donc ici moyennant finance: 4€ par personne pour l'intérieur de l'église + le cloître (son puits et ses herbes folles...) + le trésor où trône fièrement un ostensoir vide et des fac-similés de parchemins.
Il y'a enfin une salle contenant plusieurs ostensoirs et leurs reliques de Saints oubliés, ainsi qu'un fragment assez important de la vraie croix (Veracruz) devant lequel les vieilles femmes s'inclinent, visiblement très émues, alors que les plus jeunes observent l'objet d'un oeil dubitatif et incrédule. Visiblement, notre siècle va compter de plus en plus de disciples de St Thomas. En serais-je?
Après ces 4€ de visite, prix qui s'avèrera être l'un des moindres que nous paierons pour visiter les rares curiosités de Majorque, nous nous perdons volontairement au hasard des ruelles du quartier ancien de la ville. Déjeuner dans un petit restaurant aux spécialités méridionales cuisinant des légumes bio. Une bonne initiative toute à l'honneur de cette enseigne dont j'ai oublié le nom: la culture des légumes et leur récolte sont assurés par une majorité de travailleurs handicapés.
Les plats sont de bonne qualité et nous semblent peu chers. nous pensons en avoir pour une dizaine d'euros pour deux, mais c'est sans compter la surprise finale: la carafe d'eau, le pain et les olives qu'on nous a apporté en plus, et qui sont payants!
L'art du commerce à la Majorquine: Rien ne se perd, rien ne se crée, tout s'achète!
J'aurai malheureusement pas mal de critiques à formuler sur l'art de recevoir l'étranger (non allemand!) à Majorque. Ceci fera l'objet d'un autre article, dans la droite ligne de George Sand (
Un hiver à Majorque).
Un détour par le marché couvert nous donne, une fois de plus, une
idée du niveau de vie des habitants de la ville. Poissons et viandes, salaisons nombreuses (dont la soubressade ici représentée...) et légumes variés, tout y est bien rangé et de très belle qualité.... mais tout ceci se paie!
Nous avons tourné un moment avant de trouver un bar à tapas. J'ai pu remarquer que, malgré leurs appartenances ibériques, les Majorquins étaient trop fiers pour vivre à l'espagnole. Il en résulte un phénomène étrange consistant à saborder sa propre culture pour des raisons de chauvinisme insensées. Ceci aboutit à une sorte de non identité locale où les pizzas et les hamburgers frites supplantent la paëlla, les tapas et autres spécialités trop espagnoles pour êtres Majorquines.
Le touriste devra se contenter de SA bouffe, ou plutôt de la bouffe des allemands qui se moquent de bien manger tant qu'ils ont un verre plein. En lisant George Sand, ce que j'ai fait, on comprend mieux l'état d'esprit présidant à la manière dont les Majorquins tolèrent l'étranger. La devise pourrait être: "Sois riche et tais-toi!"